
Lors de la plénière tenue ce jeudi 29 mai 2025, à l’Assemblée provinciale du Kasaï, le président de l’institution, Alain Tshisungu, s’est vivement opposé à la demande d’interpellation des ministres provinciaux par certains députés.
Selon lui, les véritables responsables du dysfonctionnement de l’exécutif provincial ne sont pas les ministres eux-mêmes, mais plutôt les conseillers du gouverneur, accusés d’ingérence dans la gestion des portefeuilles.
Dans une déclaration empreinte de fermeté, Alain Tshisungu a dénoncé le fait que les ministres provinciaux, qu’il qualifie de “pauvres”, seraient privés de leur autonomie de gestion, en plus de souffrir de huit mois d’arriérés de salaire.
“Non seulement ces pauvres ministres ont huit mois d’impaiement, mais ils sont en plus maltraités par les frères du gouverneur,” a-t-il lancé devant les élus provinciaux.
Il a appelé à ce que les ministres soient libérés de toute pression et laissés travailler dans le respect de leurs attributions.
“À ce moment-là, nous pourrons les interpeller et les sanctionner en âme et conscience,” a-t-il poursuivi.
Le président de l’Assemblée provinciale a directement interpellé le président du groupe parlementaire UDPS, le député Muller Milambo, l’invitant à se tourner vers le gouverneur Crispin Mukendi, lui aussi issu de l’UDPS de lui demander de faire cesser l’ingérence de ses proches, notamment ses frères, dans les affaires courantes de la province :
“Va voir ton gouverneur et dis-lui de demander à ses frères de retirer leurs mains de la gestion quotidienne des portefeuilles de la province,” a insisté Tshisungu, visiblement exaspéré par cette situation de conflit d’influence au sommet de l’exécutif provincial.
Cette sortie publique du président de l’Assemblée provinciale met en lumière les tensions persistantes entre les institutions provinciales dans le Kasaï, et les dysfonctionnements internes au sein du gouvernement provincial.
Elle soulève aussi des questions sur la gouvernance locale, le respect des rôles institutionnels, et la mainmise de réseaux familiaux sur l’appareil étatique.
Franck Mubeneshay