
Le climat reste tendu dans le monde du football congolais, à la suite de la suspension du championnat national.
En réaction aux incertitudes qui planent sur les décisions à venir, le député national Guy Mafuta, également président du club AC Dibumba, a lancé un avertissement ferme à l’endroit de la Fédération congolaise de football association (FECOFA).
« Que cela soit acté pour dit ! », a déclaré le parlementaire sur ses canaux officiels, en précisant que toute décision de la FECOFA sur la montée ou la descente des clubs qui ne respecterait pas les règlements officiels exposerait la Fédération à des poursuites judiciaires.
Il soutient que la FECOFA n’a aucune base légale pour trancher dans ce domaine sans se référer strictement aux textes réglementaires en vigueur.
Cette déclaration intervient dans un contexte délicat, alors que la FECOFA traverse une crise de gouvernance profonde.
Depuis plusieurs mois, la gestion du football national est marquée par le flou, avec un comité de normalisation (CONOR) accusé d’inefficacité et des compétitions majeures stoppées ou organisées dans la confusion.
En effet, l’arrêt prématuré du championnat national (Linafoot D1 et D2) a provoqué une série de contestations parmi les clubs, dont certains s’estiment lésés par l’absence d’une issue claire quant à la désignation des relégués ou des promus.
Des équipes engagées dans les divisions inférieures, notamment l’AC Dibumba, redoutent que des décisions soient prises dans des salons feutrés, en violation des règlements sportifs et au détriment de l’équité.
À l’origine de ce malaise, l’absence d’un comité exécutif légitimement élu à la tête de la FECOFA, depuis la fin du mandat de l’ancien président Constant Omari.
Le CONOR, censé organiser des élections et ramener la stabilité, est largement critiqué pour son inertie.
Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un dysfonctionnement général : retards dans les calendriers, gestion opaque des compétitions, manque de communication, et surtout, incapacité à fédérer les acteurs du football autour d’une vision claire.
Dans ce contexte chaotique, l’appel de Guy Mafuta résonne comme une exigence de transparence et de respect des textes.
Le député rappelle que la FECOFA ne peut statuer sur le sort des clubs qu’en se basant sur les résultats sportifs validés avant l’arrêt du championnat, ou en organisant un mécanisme consensuel et conforme aux règlements généraux et sportifs.
« Nous n’hésiterons pas à saisir les juridictions compétentes si des décisions sont prises en violation du règlement. Les clubs ne peuvent plus être les otages d’une fédération en crise », a-t-il martelé.
La FECOFA n’a pas encore réagi officiellement à cette sortie. Toutefois, selon certaines sources internes, des tractations sont en cours pour tenter de trouver un compromis avant toute prise de décision finale, notamment en vue de l’inscription des représentants congolais aux compétitions interclubs de la CAF pour la saison 2025-2026.
Franck Mubeneshay